De la préhistoire à Charlemagne

Les hommes ont sans doute toujours fréquenté le site de Louvres au cours des temps préhistoriques. Les plus anciens témoignages attestant la présence humaine sur notre sol remontent à 200.000 ans avant Jésus-Christ (époque du Paléolithique supérieur). Il s’agit d’outils de silex taillé. Ces populations étaient nomades et se nourrissaient de cueillette, de chasse et de pêche.

Lorsque l’homme devint sédentaire, à la suite de la découverte de la culture et de l’élevage (environ 5000 ans avant Jésus-Christ ; époque néolithique), les peuplades se fixèrent sur les plateaux autour de Louvres. Les fouilles ont découvert des restes des murs en torchis de leur habitat, ainsi que des fragments de la vaisselle de terre cuite que ces hommes utilisaient environ 750 ans avant Jésus-Christ (Age du fer ; époque de la Tène III). L’abondance de l’outillage de silex taillé très diversifié (technique”Levalloisienne”) dont ils se servaient permet de penser que toute notre région était déjà très peuplée à cette époque.

Si aucun vestige celte n’a été découvert à Louvres même, la présence gauloise est par contre attestée par la présence de fermes et d’établissements de cette époque (IIème siècle) à proximité du Bourg. Il en est de même pour l’époque gallo-romaine.

Des récits veulent que Saint-Rieul, compagnon de Saint-Denis et passant par Louvres pour se rendre à Senlis, y détruisit la statue de Mercure qu’on y adorait et convertit les habitants au christianisme vers la fin du IIIème siècle. Si ces récits sont difficiles à vérifier en eux-mêmes, les découvertes archéologiques du centre-ville semblent ne pas les démentir. Il en est de même en ce qui concerne Saint Justin, martyrisé à Louvres par les romains au IVème siècle et qui devint pour cette raison le patron de la ville.

Les fouilles de la Tour Saint-Rieul ont révélé l’existence de trois sanctuaires antérieurs à l’église du Moyen-Age, dont le plus ancien remonte au IIIème ou au IVème siècle. On ignore s’il en est de même pour l’église Saint-Justin. Deux églises furent dédiées à ces deux saints. C’est dans la nécropole associée à ces deux églises qu’ont été trouvées les sépultures de personnages vivant à l’époque des “Invasions Barbares” (Vème siècle). Ces Francs, installés à Louvres, représentaient ici le pouvoir de Clovis. La richesse du mobilier d’orfèvrerie trouvé dans leurs tombes laisse penser qu’ils étaient très proches de ce roi. Ces sépultures furent à l’origine de la création d’une vaste nécropole de sarcophages à l’époque mérovingienne. Certains de ces sarcophages découverts en fouille portaient des décors moulés, profanes ou chrétiens. (VIème au VIIIème siècles). L’étendue de cette nécropole atteste une fréquentation importante des lieux de culte de Louvres à cette époque.

Cette période du haut Moyen-Age ne nous est connue que par cette nécropole, l’habitat ayant disparu sous les urbanisations successives de la ville. L’époque de Charlemagne (IXème – Xème siècles), qui fut une époque de renaissance pour le pays, ne nous est également connue à Louvres que par des vestiges d’habitat et des fragments d’objets usuels retrouvés en quelques endroits du Vieux Bourg. Ils attestent cependant la continuité de l’occupation humaine sur le terroir de Louvres.

 

 

Photo : épée dans son fourreau
Une épée d’un haut-dignitaire franc issu de la nécropole de Saint-Rieul à Louvres.

Crédit photo : Jean-Yves Lacôte