De l’Empire à aujourd’hui

L’Empire n’a pas laissé de traces visibles dans la commune. Des chroniques rapportent que, après la défaite de Waterloo, les maisons de la rue de Paris furent incendiées et pillées par les hordes prussiennes marchant sur Paris pour l’occuper.

Louvres revit les Prussiens après la guerre de 1870, lors du siège de Paris. Ils occupèrent la ville, leur Quartier Général se trouvant dans le « château » du Parc de l’école SNCF, alors nouvellement reconstruit.

Lors de la Grande Guerre, en 1914, les armées allemandes fonçant sur Paris n’arrivèrent pas jusqu’à Louvres : la défense française les obligea à bifurquer vers l’est à hauteur de Luzarches, en direction de la Marne. Elles durent y accepter le combat, et y subirent leur première défaite.

La seconde guerre mondiale contraignit Louvres à subir l’occupation nazie de 1940 à 1944. La chute d’une Forteresse volante américaine à proximité de la gare, le 14 Juillet 1943, fut l’occasion pour les Lupariens de manifester que leur sentiment national était resté entier. Quatre résistants venus de Montreuil pour une mission à Louvres furent fusillés par les nazis, malgré les interventions du maire de l’époque. La ville fut libérée par les troupes américaines le 31 Août 1944.

L’agriculture fut depuis l’aube des temps la ressource économique de base de la région. Toutes les professions artisanales du Bourg avaient leur raison d’être dans l’agriculture. Aujourd’hui, la surface des terres cultivables se réduit progressivement sous la triple poussée des grands travaux d’Ile de France (passage du TGV, de la Francilienne), de l’extension continue des zones d’activité liées à l’aéroport de Roissy, et d’une urbanisation croissante concomitante à la proximité de l’aéroport. Malgré cela, il reste à Louvres 5 grandes fermes exploitant ces terres.

L’arrivée des énergies nouvelles (l’eau au robinet, le gaz de ville, la lumière électrique, le téléphone, l’automobile, etc. ) bouleversa les habitudes de travail et les modes de vie ancestraux. Elle fit de la fin du XIXème siècle une période charnière dans la vie quotidienne et les comportements sociaux.

Aujourd’hui, Louvres reste une commune rurale. Mais le travail n’est plus du tout centré sur les ressources agricoles, ni même sur les possibilités de la petite zone d’activités de la ville. L’aéroport de Roissy constitue un bassin d’emploi important pour tout son environnement, et le RER draine vers Paris une grande partie de la population active. Louvres est donc devenu de nos jours une commune-dortoir comme la plupart des communes de la grande banlieue de Paris.
Cette évolution, qui s’ajoute à un accroissement progressif de la population, modifie sensiblement le paysage de la commune et explique que le pôle commercial de la ville se déplace peu à peu de la rue de Paris vers le quartier de la gare.

Ces modifications importantes n’affectent pas seulement la commune de Louvres, mais tous les villages situés dans l’environnement de l’aéroport. C’est pourquoi, quatorze communes concernées par cette évolution se sont regroupées dans la “Communauté de communes Roissy – Porte de France” afin d’étudier en commun les problèmes qui se posent à elles et de mettre sur pied les solutions et les aménagements de chacune de nos communes dans les perspectives les plus cohérentes et les plus harmonieuses possibles dans tous les domaines.

C’est dans ce nouveau cadre administratif que l’histoire de notre commune, avec celle des 14 villages de son environnement, sera présentée et racontée à tous, au sein du nouveau “Musée Intercommunal d’Histoire et d’Archéologie à Louvres.” que tout le monde attend.

Ainsi, loin d’être une vague légende perdue dans des brumes incertaines, l’histoire de Louvres a des racines concrètes qui sont inscrites dans son sol, et que les recherches font émerger peu à peu des siècles qui l’ont formée.